
L'entrepreneuriat social avec The Food Truck Agency

Boris, Mathieu et Martin ont créés leur startup « The food truck agency » qui vise à valoriser les nouvelles tendances de consommation rapide en accompagnant, grâce aux outils numériques, les propriétaires de Food Trucks dans la recherche de bons emplacements et dans le développement de leurs activités. Ils sont tous les trois issus du MSc Marketing Digital et e-business de l’INSEEC Bordeaux. Boris Legendre se livre à nous.
Comment votre idée de projet a-t-elle pris forme ?
Aujourd’hui les offres de restauration traditionnelles ne sont plus en mesure de répondre aux contraintes de temps, de qualité, de prix et de proximité liées aux pauses déjeuner des employés ou des étudiants. Bien souvent le choix est limité : restaurants à l’attente trop longue ou supermarchés/fast-food proposant des produits de mauvaise qualité. Les food trucks semblent apporter la solution : ils viennent aux pieds des entreprises/écoles et proposent une nourriture de qualité issue de circuits courts (produits locaux, frais, de saison, souvent bio ou labélisés) servie rapidement et accessible à toutes les bourses.
C’est à travers notre MSc à l’INSEEC que nous avons été amenés à trouver « LA » bonne idée. En effet, le MSc Marketing Digital et e-Business propose un projet fil rouge sur le semestre pour lequel nous devions monter une startup du web en équipe. À la base totalement fictive, notre idée s’est affinée grâce aux interventions dispensées par des professionnels du secteur de la région, avec lesquels nous avons pu échanger au fil des mois.
Où en êtes-vous actuellement dans votre projet ?
L’immatriculation de la startup a été réalisée à la CCI de Bordeaux en mai 2015. Nous avons monté un business plan, des bases de données clients, des listings commerciaux, une première version du site web thefoodtruck.agency et mis en place différents outils de communication, notamment via l’élaboration d’un blog et d’une stratégie sur les réseaux sociaux. Nous sommes actuellement coachés par des professionnels de chez Cdiscount, dans le cadre de financement Digital Aquitaine.
Pour vous, devenir entrepreneur social était une vocation ?
Je me destinais personnellement à travailler en agence de communication, au poste de Chef de Projet Digital. Idem pour Mathieu. Le montage de ce projet nous a permis de réaliser qu’il y avait peut-être mieux à faire que de la publicité pour des multinationales. Ca a donc été un déclic, une expérience inédite, une opportunité à ne pas manquer. Martin, quant à lui, a toujours su qu’il deviendrait entrepreneur et qu’il donnerait un sens à sa carrière de cette manière.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez pu rencontrer ?
Les entreprises s’ouvrent peu à peu au concept du food truck mais une majorité d’entre elles restent fermées à l’idée, simplement car elles préfèrent stagner dans leurs habitudes.
Quels sont vos objectifs pour les prochains mois à venir ?
Continuer de développer notre base de données de food trucks partenaires à travers la France et enrichir notre base de données d’entreprises et d’écoles partenaires.
Avez-vous eu des craintes quand votre projet a commencé à prendre forme ?
Notre première crainte a été que les food trucks n’adhérent pas aux services, qu’ils n’en aient pas besoin. Au final, ils ont tout de suite compris que la situation serait « win-win » et nous sollicitent aujourd’hui depuis toutes les provinces françaises ! Nous avons tous les jours de nouvelles appréhensions mais ces dernières se gomment petit à petit au fil de l’avancement du projet.
Communiquer sur l’entrepreneuriat social n’est pas simple, ça ne parle pas à tout le monde. Comment le définir ?
L’entrepreneur social m’apparaît comme une personne souhaitant améliorer le quotidien de ses concitoyens en apportant une solution nouvelle, viable et permettant de rompre avec le système existant. L’entrepreneur social se met à disposition de l’intérêt général en développant un produit ou service bénéfique pour ses consommateurs. L’objectif pour cet entrepreneur vise à créer de meilleures conditions de vie, à rendre un marché plus humain tout en assurant la viabilité économique de son entreprise afin qu’elle persiste, se développe et s’étende à plus grande échelle. Aujourd’hui, les gouvernements n’intègrent pas assez l’innovation dans leur fonctionnement et ne sont donc plus à même de répondre à l’ensemble des problèmes rencontrés par les populations. L’entrepreneur social travaille dans l’optique de créer une entreprise au sein d’une économie collaborative où le consommateur est le bénéficiaire d’un service plus sensé et donc de meilleure qualité.
Vous étiez présent(e) à Bordeaux pour le Bootcamp. Pensez-vous que ce week-end a été bénéfique pour votre projet ?
Notre participation au bootcamp de l’Académie de l’Entrepreneuriat Social nous a permis de prendre du recul sur notre projet et son état d’avancement, mais également de préparer le futur en repensant notre vision et notre mission. Quand vous êtes porteur d’un projet et que celui-ci avance, vous avez systématiquement des oeillères et rencontrez plus de difficultés à prendre du recul sur ce dernier. Le bootcamp a été l’occasion pour nous de sortir – le temps d’un week-end – de notre vision opérationnelle de l’avancement du projet. Par ailleurs, nous avons pu confronter notre projet à des entrepreneurs ouverts, passionnés et constructifs.
Quelle est votre devise ?
Une addition salée n’est pas le seul moyen de donner du goût au repas.
Qui sont-ils ?
Boris Legendre a travaillé pour plusieurs agences de publicité internationales dont FRED&FARID à Shanghai, DDB° à Paris et Publicis à l’Ile de la Réunion, en tant que Chef de Projet. Ses principales compétences sont liées à la gestion de projets et de comptes clients, ainsi que la gestion de la relation clients, équipe et partenaires.
Martin Malinvaud se révèle dans sa passion depuis 2010. Entrepreneur dans l’âme et fanatique de technologie, il a eu l’occasion de travailler au sein de l’entreprise Messier Designers à Montréal pour laquelle il était en charge de la communication externe pour la transition du nouveau nom de marque, notamment via la refonte du site web de l’entreprise.
Mathieu Monereau a évolué en agence digitale de référencement et au sein des opérations spéciales de Brand By Amaury Medias. Il a notamment développé des compétences en création de contenus et prise de parole de marques pour avoir travaillé en tant que Chef de Projet sur les marques Le Parisien et L’Equipe.